Areni
Pierre tombale près de l'église
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Aghitou
Une pierre tombale
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Ererouk
Restes de la façade
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Ketcharis
Le bac à bougies
Erevan
Manuscrit au Matenadaran
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Moro dzor
Chemin dans le village
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Bjni
L'église Saint-Serge
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

Cette histoire,"des origines à nos jours", offre une approche complète, dans le temps mais aussi dans l'espace de tous les aspects de la production architecturale arménienne.

 Sources d'Arménie, l'éditeur de l'ouvrage, est une association qui oeuvre à la reconnaisance par le public européen de la culture arménienne, mais qui cherche aussi à donner la parole à des chercheurs de la République d'Arménie. Mourad M. Hasratian, qui signe ce livre, est en effet professeur d'Histoire de l'Architecture à l'université d'Erevan, et un des experts reconnus du patrimoine arménien.

Cette synthèse se destine plus au grand public qu'aux spécialistes, et l'on sait que la vulgarisation est une tâche délicate, surtout en ce domaine qu'on peut penser ardu de l'architecture. Ce pari de l'ouverture et de la pédagogie première est pourtant assez réussi, car le propos est clair et l'iconographie abondante : outre les photos, la présence de schémas, de plans d'édifices, mais aussi de reconstitutions en images de synthèse apporte beaucoup à la compréhension.

 L'ouvrage est organisé en trois grandes parties. D'abord, ce que l'auteur nomme des "expériences préparatoires" : on parcourt là la préhistoire (depuis le Ve millénaire avant J.C.), par exemple les pierres levées de Karahunj près de Sissian, puis le Royaume d'Ourartou et notamment son urbanisme, et enfin les rapports avec l'Hellénisme jusqu'à l'adoption du christianisme.

La partie la plus importante est ensuite consacrée à l'âge "classique", du IVe au XVIIIe siècles, elle-même évidemment subdivisée en étapes. L'ouvrage met très bien en évidence le passage du plan basilical des églises initiales (sans doute influencées par les temples païens qu'elles remplacent, ou par le modèle en vogue dans l'empire romain), aux compositions à coupoles centrales, en écho à la vision de Grégoire l'Illuminateur. Ce songe fondateur, cette descente de l'Être Unique, qui montre en quelque sorte à Grégoire la coupole à l'image du ciel, va imprégner l'essence de l'édifice religieux arménien. Les plans types sont simples et font comprendre tout de suite ce que sont les églises mono, tri ou tétraconques, tandis que de nombreux plans d'églises permettent d'appréhender les déclinaisons des types. A noter que l'ouvrage prend en compte aussi l'architecture civile, avec la reconstitution d'anciens palais, comme celui de Grégoire Mamikonian à Aroutch.

Cette partie se termine par un chapitre trop court sur l'architecture dans la diaspora, en Crimée, en Géorgie, en Europe Centrale, en Iran, en Inde... On se rend compte à la fois de la permanence arménienne et des influences des pays d'accueil. Et cela fait écho, bien entendu, aux autres emprunts des architectes ou sculpteurs arméniens aux motifs seldjoukides par exemple, ou aux muqarna de l'Islam, tout comme à ce qu'ils ont "offerts" eux-mêmes, par exemple aux tombeaux seldjouks.

Enfin, le livre se termine sur un parcours de l'architecture des XIXe et XXe siècles, sous la domination russe, puis dans le cadre soviétique et depuis l'indépendance.

Glossaire, index et bibliographie complètent la consultation et permettent d'aller éventuellement plus loin. Deux petits regrets : la synthèse oblige parfois à des survols trop rapides qui laissent le lecteur sur sa faim, et quelques photos sont de piètre qualité, ce qui nuit à l'image de l'ensemble. Mais ce livre est est un projet associatif et de prix très raisonnable. Ces regrets sont bien minimes, eu égard à l'intérêt global de l'ouvrage.

Histoire de l'architecture arménienne, des origines à nos jours
Mourad M. Hasratian
Sources d'Arménie (2010)
216 pages, 21 cm x 21 cm