Champanais de tous les jours
Gourvillette
Saintongeoise de grand deuil
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise
Loulay
Saintongeoise de mariée
Mauzé sur le Mignon
Coiffe carrée
St-Hilaire des Loges
Dentelle à l'aiguille
Saintongeoise de cérémonie
Aubigné
Saintongeoise demi-deuil
St-Jean d'Angély
Champanais de grand deuil
Malaville
Pèleboise de cérémonie
Thorigné
Barbichet de cérémonie
Brigueuil
Champanais de jeune fille
Matha
Mothaise de cérémonie
Saintongeoise demi-deuil
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise de mariée
Brioux
Saintongeoise de jeune fille
Aulnay
Saintongeoise demi-deuil
Loulay
Saintongeoise de cérémonie
Mazin
Champanais de grand deuil
Châteauneuf sur Charente

Le fil, ténu
qui fait dans le jour
toute la dentelle
des rêves.

Les plis, les courbes
dans l'orbe du visage
toute la fragilité
du monde, le désir
qui suit la lumière
des femmes en allées.

Il y a les objets eux-mêmes, ces coiffes que vous découvrez sur ce site. Et il y a ce qu'on pressent derrière les objets, ce en quoi ils nous appellent vers l'ailleurs, ce qui en eux nous interroge, nous aide à mieux penser. Les coiffes sont aussi un chemin de rêves et de réflexions.

Des images dans la mémoire

Imaginez. C'est dans le temps d'avant, celui des villages florissants, le temps des labeurs saisonniers, des fêtes aussi ensemble, des foires, le temps gonflé des jeunes filles sur les places, des jeunes hommes au grand air.

Villiers-couture, champanais grande cérémonie

C'est vous peut-être, en ce temps dont on ne sait plus aujourd'hui que des bribes, êtes-vous assis sur un talus dans l'ombre des frênes de l'été, c'est un jour de fête, de repos, de répit dans le rythme dur des champs, êtes-vous assis ou debout près d'elle, avez-vous peur, le cœur serré dans l'angoisse du désir ? C'est vous certainement, vous vous dites que vous ne savez pas les bonnes manières, vous êtes penché vers elle, vous voyez tout près dans la lumière et la blancheur douce du cou et ce frémissement de la dentelle qui remonte vers ses cheveux. Vous approchez les doigts, vous touchez doucement ces mille rondeurs du tissu, c'est tout près de la peau, c'est fragile et lumineux comme elle, c'est si proche de l'été...

Elle a senti ce rêve en vous et qu'elle en est la source, elle se dégage, elle part en riant, vous voyez ces deux rubans qui volent dans sa silhouette – est-ce eux qu'on appelle “ Suivez-moi jeune homme ” ? - vous la suivez bien sûr, c'est le jeu des corps qui s'appellent, qui se cherchent, vous voyez ce sourire, et cette ligne si mince qui fait courbe et rondeur encore à son visage, elle se tourne, et la dentelle encore sur le bleu du tissu, et ce nœud comme un amas lourd en vous... Le corps chavire, vous rêvez de cheveux entre vos mains, qui feraient à la lumière des rivières...

Voilà, c'est aujourd'hui, vous avez cette coiffe sous les yeux, sait-on si l'on pouvait en ce temps des désirs aux villages “ décoiffer ” les jeunes filles ? Vous voyez le bleu très doux que le semis de dentelle recouvre, vous savez bien que l'on pourrait inventer mille histoires de rencontres, mille rêves amoureux que ces objets ont su tisser. Vous continuez votre songe, vous vous sentez jeune pour l'éternité, parcourant d'un seul trait toute la nostalgie amoureuse du monde.