En 1889, une lingère donnera cette forme élégante à la Mothaise que porteront les femmes de la région jusqu'au début du XXe siècle.

La largeur du sommet de la coiffe permet de localiser le lieu où elle a été fabriquée.

Descriptif et assemblage

Un casque tronqué en carton composé de trois parties cousues forme le squelette de la coiffe. Celui-ci est recouvert d'abord d'une fine cotonnade lustrée (généralement bleutée) cousue, puis d'un carré de toile blanche ajusté par des plis grossièrement cousus. Sur la nuque est placé un coussinet de propreté.

Carton cousu
Casque en carton
Cotonnade
Cotonnade lustrée
Carré de toile blanche
Carré de toile ajusté

 

Sur ce casque vont être successivement ajoutées et épinglées les garnitures. On place d'abord, une cornette en tulle ou en mousseline bordée d'un seul côté. Cette bande est posée sur la partie avant et repliée sur le dessus. Elle mesure entre 118 et 124 cm de long et entre 9,5 et 12cm de large. Puis on ajoute deux pièces de satin de soie (bleue pour les jeunes filles), l'une posée sur l'avant et dont les extrémités forment une partie de la queue d'écrevisse, l'autre sur le fond afin de mettre en valeur les broderies.

Cornette
Cornette en mousseline
Satin
Pièce de satin de soie
Une queue d'écrevisse
Queue d'écrevisse tuyautée
Une autre queue d'écrevisse
Queue d'écrevisse plissée à l'ongle

 

Ensuite, une bande de dentelle cousue en bordure sur un galon de toile et paillée au niveau des oreilles, le toquet, encadre le bord du casque.

Un toquet en détail
Toquet d'une coiffe de jeune fille
Un autre toquet en détail
Toquet plissé à l'ongle

 

Le bonnet en tulle brodé est constitué de deux parties cousues entre elles : un fond brodé de bouquets assez gros (ceux du sommet sont inversés pour se retrouver dans le bon sens une fois la coiffe terminée) avec un petit plissage en cœur dans les angles supérieurs qui permet de bien ajuster l'ensemble sur le casque, et une passe plate parfois brodée (broderies souvent inutiles, cachées par le ruban) dont les deux extrémités, ruchées ou non, sont rassemblées avec celles du satin pour former la queue d'écrevisse.

Fond brodé à l'arrière
Fond brodé
La broderie à l'avant
Broderie inversée à l"avant
Détail des plis
Plissage aux angles
Vue de la passe
Passe-plate

 

Pour terminer la coiffe, un ruban broché souvent de largeur importante va illuminer et envahir l'ensemble. Une bande plastron recouvre le dessus de la coiffe. À l'arrière, sont placés très bas un nœud aux coques effilochées et frisées au fer et deux longs pans.

Le ruban large
Large ruban broché
Plastron au-dessus
Bande plastron
Le noeud, vue rapprochée
Noeud aux coques effilochées
Les pans en soie
Longs pans de soie brochée

 


Appartenance sociale

Il existait une version deuil et demi-deuil, toute en linon ou mousseline (plissage à l'ongle des éléments normalement paillés). Pour le grand deuil, il y aurait eu des versions avec des rubans de soie noire.

Demi-deuil
Coiffe de demi-deuil de La Mothe
Deuil
Coiffe de grand deuil de La Mothe

Antériorité

Dans la première moitié du XIXe siècle, les femmes de la région portent une coiffe marquée de trois prinques sur le devant et simplement aplatie au sommet. Les premiers cayons mothais étaient montés sur calotte matelassée. Ensuite, la coiffe évolue, la forme se relève et se brise en casquette au sommet, mais l'aspect général reste massif et trapu. En 1889, une lingère retravaille la forme et lui donne un aspect plus élancé.

Ancienne mothaise de deuil
Une ancienne mothaise aux trois prinques
Ancienne mothaise de cérémonie
Coiffe avec casquette à l'aspect trapu
Une mothaise de cérémonie de Couhé Vérac
La forme plus récente de la coiffe