Saintongeoise
Détail de la coiffe
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Voussure du portail
Foussais
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Chemins du vivant

Fragments d'un monde inquiet

La terre lavée de fin d’hiver
ruisselante du trop plein d’eau
de la saison accumulée

la terre appelle encore
les amours, la lumière
ce qui ne reste jamais très longtemps sous le regard.

Le monde va, le temps nous nimbe
on voudrait s’extraire des jours
aplanir devant lui le réel
comme au seuil d’un nouvel ouvrage
on voudrait pouvoir recommencer.

La terre laisse l’eau sur elle
couler vers d’improbables aventures
qu’on ne connaîtra jamais
comme jamais on ne serrera dans ses bras
la jeunesse du monde
lui qui roule et renouvelle
toutes les saisons d’eau.

L’eau vient, elle couvre, elle s’amenuise
elle va vers l’oubli
comme tous nos écrits, nos paroles
elle va vers ce qui nous transforme
nous mène vers l’humus
elle nous fait accepter l’impossible
avec les lumières parfois sur elle
des aurores ou des fins du jour
dans l’évidence des merveilles.

Écriture 27/02/24

Jour d’hiver mouillé qui respire à peine

dans l’immobilité du village, l’eau qui suinte,
qui rebat les cartes des corps,
nous sommes agrippés à nos gestes de chaque jour
comme si nous avancions vers l’abîme
à pas de somnambules.

Personne ne sait,
on voit la violence qui monte,
et la soif désertée du bonheur,
personne qui comprenne,
ce désert, la nuit glisse vers nous,
elle monte, elle dit l’insondable de l’humain.

Et l’on reste à l’orée de soi-même,
perclus de tant et tant d’instants confortables,
dans la tiède incompréhension du monde.

Le jour d’hiver nous trempe
jusqu’à ce point de la douleur entre les os,
l’eau s’infiltre partout,
elle est comme l’avenir,
inconsistante, qui recouvre tout
de son insatiable absence.

Écriture 07/12/23