Saintongeoise
Loulay
Champanais de jeune fille
Matha
Saintongeoise de grand deuil
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise demi-deuil
Loulay
Saintongeoise de jeune fille
Aulnay
Saintongeoise de mariée
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise de mariée
Brioux
Pèleboise de cérémonie
Thorigné
Champanais de grand deuil
Malaville
Champanais de grand deuil
Châteauneuf sur Charente
Mothaise de cérémonie
Barbichet de cérémonie
Brigueuil
Saintongeoise demi-deuil
St-Jean d'Angély
Dentelle à l'aiguille
Saintongeoise de cérémonie
Mazin
Saintongeoise de cérémonie
Aubigné
Champanais de tous les jours
Gourvillette
Coiffe carrée
St-Hilaire des Loges
Saintongeoise demi-deuil
Mauzé sur le Mignon

Le fil, ténu
qui fait dans le jour
toute la dentelle
des rêves.

Les plis, les courbes
dans l'orbe du visage
toute la fragilité
du monde, le désir
qui suit la lumière
des femmes en allées.

Les fabricants de dentelles

On retrouve sur les coiffes toutes sortes de dentelles, soit faites à la main dans de petits ateliers domestiques, soit fabriquées mécaniquement. On trouve également de la fausse dentelle.

Chez les antiquaires de la région, il n'est pas rare de trouver encore des carreaux de dentellière, ce qui prouve que les femmes fabriquaient leurs propres dentelles, en particulier dans les régions de La Crèche et de La Mothe St-Héray.

Mais ces dentelles au fuseau ornent seulement les coiffes les plus anciennes. Ce n'était pas pour la femme une profession, plutôt une occupation ménagère. La majorité des dentelles utilisée par les lingères était donc réalisée mécaniquement.

Un carreau pour la dentelle

 

Jusqu'au XVIe siècle, la dentelle provenait d'Italie, de Gênes et de Venise, qui revendiquaient la primeur de cet art. À la fin du siècle, elle connut un tel engouement en France qu'il fallut la faire venir en grandes quantités d'Italie et aussi des Pays-Bas.

C'est à Colbert que revient l'initiative d'introduire en France la véritable industrie de la dentelle car, auparavant, les produits français ne pouvaient, à aucun point de vue, soutenir la comparaison avec ceux de Venise, de Bruxelles et autres villes étrangères. Vers 1665, il fait venir de Venise des ouvrières en dentelles et les établit dans son château près d'Alençon. Il crée la Manufacture Royale des Poincts de France dont le siège est situé à Paris. Arras, Sedan, Le Quesnoy, Loudun, Aurillac, Château-Thierry et surtout Alençon sont les villes choisies pour cette industrie.

Des édits sévères rappellent les dispositions prohibitives de 1629, l'interdiction d'importer des dentelles étrangères, et des avantages considérables favorisent la nouvelle manufacture à sa naissance. Bientôt Lille, Valenciennes, Dieppe, Le Havre, Honfleur, Pont-Lévêque, Caen, Gisors, Le Puy voient également se développer cette industrie. Louvres et Saint Denis entreprennent plus tard la fabrication des Blondes, à base de soie. Bientôt la France suffit à ses besoins par ses fabriques nationales et sa production est même assez importante pour lui permettre d'expédier ses dentelles dans les pays étrangers.

 

Dentelle de Valenciennes
Dentelle Valenciennes mécanique
Dentelle Blonde de soie
Dentelle Blonde de soie

La fabrication et la vente restent très réglementées. Ainsi les maîtresses lingères peuvent vendre des dentelles de lin, mais non des dentelles enrichies d'or ou d'argent. À la cour de Louis XIV, la dentelle envahit la toilette des hommes aussi bien que celle des femmes. Cette passion pour la dentelle ne diminuera pas au siècle suivant et au moment de la Révolution, l'usage de la dentelle sera définitivement adopté par les grands et les petits, la noblesse et le tiers état. Elle disparaît à la Révolution avec la noblesse, mais en 1801, les belles dentelles réapparaissent en adoptant un style plus léger, un mois suffit pour produire la dentelle qu'on mettait un an à réaliser auparavant.

Napoléon protège les fabriques d'Alençon, de Bruxelles et de Chantilly, mais ne peut sauver Valenciennes. En 1830, le tulle mécanique envahit la mode dans les classes moyennes. Les fabriques de dentelles à la main rencontrent de grandes difficultés à part la manufacture d'Alençon.

Dans le Magasin des Familles, revue parue en août 1850, Charles Robin annonce ce déclin : " Le fait capital des récentes expositions, est l'invasion du tulle et la transformation rapide des dentelles de fils en dentelles de coton. L'originalité française a fait place à l'imitation et la France regorge d'imitations d'Angleterre, d'imitations belges et d'applications de tous genres, et même d'imitations françaises. La consommation change de route, les fabricants suivent ses traces et cherchent à sauver les intérêts du travail. Quelque supériorité que les belles dentelles de fil aient sur les dentelles de coton, si les valenciennes et les points d'Alençon, qui reparaissent heureusement, venaient à disparaître, on serait bien forcé de se réfugier dans la production de tulle. ... Grâce aux progrès de la filature, les cotons retors sont aujourd'hui si parfaits ... qu'ils servent à produire des réseaux d'une perfection égale à celle des plus belles dentelles. En France, la fabrication des tulles s'élève aujourd'hui à plus de dix millions de francs, c'est-à-dire à plus du triple de celle des dentelles. "

Du tulle brodé
Tulle brodé de fin plumetis sur une coiffe de Tournay
De la fausse dentelle
Broderie aux points de devant sur tulle mécanique
Une autre fausse dentelle
Tulle brodé aux points de devant

À la fin du XIXe siècle, la dentelle aux fuseaux ne subsiste que de façon traditionnelle et la dentelle mécanique démocratise ce produit.