Saintongeoise de cérémonie
Mazin
Barbichet de cérémonie
Brigueuil
Saintongeoise de grand deuil
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise demi-deuil
Mauzé sur le Mignon
Champanais de tous les jours
Gourvillette
Mothaise de cérémonie
Champanais de grand deuil
Malaville
Saintongeoise de jeune fille
Aulnay
Champanais de jeune fille
Matha
Dentelle à l'aiguille
Saintongeoise demi-deuil
Loulay
Saintongeoise demi-deuil
St-Jean d'Angély
Saintongeoise
Loulay
Saintongeoise de mariée
Mauzé sur le Mignon
Saintongeoise de mariée
Brioux
Coiffe carrée
St-Hilaire des Loges
Saintongeoise de cérémonie
Aubigné
Pèleboise de cérémonie
Thorigné
Champanais de grand deuil
Châteauneuf sur Charente

Le fil, ténu
qui fait dans le jour
toute la dentelle
des rêves.

Les plis, les courbes
dans l'orbe du visage
toute la fragilité
du monde, le désir
qui suit la lumière
des femmes en allées.

Un travail de styliste

Les lingères ont été très nombreuses au cours du siècle, mais la plupart d'entre elles sont restées dans l'anonymat malgré leur travail remarquable et leurs créations dignes des grands couturiers actuels. Si l'on en connaît certaines, c'est à travers le type de coiffe qu'elles ont créé qui porte leur nom.

Ainsi, la Malvina emprunte son nom à celui de sa créatrice, Malvina Girard. Toutes ces femmes ont été créatrices de mode, certaines ayant une véritable renommée, à l'instar de Sylvie Boisnègre de St Macoux dans la région de Civray qui avait une telle notoriété qu'elle acceptait seulement de réaliser les Cayons de mariage.

Du modèle de départ assez grossier et rustique, ces lingères vont créer des objets élégants, d'une finesse et d'une délicatesse incroyables. Ainsi la carcasse matelassée, épaisse et lourde, va-t-elle donner naissance à la Malvina, aérienne et dynamique. De même, le matelassage très lourd de l'énorme Cayon de Civray est remplacé par un carton que les doigts d'or de Sylvie Boisnègre vont recouvrir d'un paillage extraordinaire.

 

Carcasse matelassée
Carcasse matelassée à l'origine de la Malvina
Malvina
Une Malvina dite Gâtinaise

 

Comme toute création, aucune coiffe n'est identique. En effet la lingère pour toute nouvelle réalisation, s'adapte à sa cliente. Celle-ci vient lui passer commande avec tous les éléments qui vont composer sa coiffe : le fond, la passe, les dentelles, rubans, etc... La plupart du temps, elle les a achetés dans une mercerie (on a ainsi retrouvé dans un vieux fonds de mercerie, fixés sur un papier bleu un fond de coiffe et une passe), ou à un colporteur, ou sur une foire.

 

Un fond brodé
Fond de coiffe brodé
Détail de la passe
Passe assortie au fond brodé

 

Dans le Chatelleraudais, les riches marchands de dentelles faisaient confectionner ces dernières par des femmes payées à la tâche. Ils leur fournissaient tulles et modèles de broderies, à elles de se procurer le fil. La copie de ces modèles était strictement interdite, on a retrouvé des dépôts de brevets aux archives de Tours. Ou bien, comme c'était le cas vers la Crèche, c'est la jeune fille qui en brodant son trousseau a aussi brodé les éléments de sa coiffe qu'elle fournit à la lingère.

 

Un dessin pour broder
Modèle de broderie
Une broderie en cours
Détail de broderie

 

Celle-ci s'adapte à ce qui lui est apporté, ainsi la coiffe aura-t-elle plus ou moins de ruchés, plus ou moins de rangées de dentelles, des rubans plus ou moins longs ou plus ou moins larges.
Mais elle ne fait que les coiffes de sa région. Exceptionnellement, elle acceptera de travailler un autre modèle pour une femme qui vient d'une autre région et qui tient à le conserver. Mais alors on reconnaît ces modèles car ils ne sont pas remontés exactement comme le modèle original que ne connaît pas la lingère.

Dans notre région, les dernières lingères vont disparaître dans les années 1970 - 1980, la plupart d'entre elles emportant leurs secrets.