Saintongeoise
Détail de la coiffe
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Voussure du portail
Foussais
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Nous sommes allés...

Nous sommes allés trop tard à Louisfert, l’été,
Hélène ne vient plus accueillir les amants de la parole

Louisfert, c’est l’anonymat d’un village,
au bas de la Bretagne,
mais l’école a gardé son aura d’autrefois,
quand le maître s’occupait des enfants tout le jour
et devenait poète le soir,
dans cette petite pièce de vie à l’étage,
qu’on visite aujourd’hui,
avec la même fenêtre qu’autrefois
ouverte sur le monde, sur l’âme,
ouverte sur tous les champs de l’humanité qu’on laboure.

Nous sommes venus trop tard,
Hélène n’est plus là pour témoigner
de son amour ensoleillé,
il nous reste les pages des livres
pour broder à jamais la mémoire,
pour guetter ce qui naît de fulgurant entre les mots,
ce qui sème les traces du prolongement des instants,
du bonheur de tous les amours du monde.

C’est un après-midi d’été,
nous sommes venus pour que les mots
s’incarnent un peu plus dans les murs,
la cour d’école,
tout le provisoire des signes
qui nous constituent,
l’amour d’Hélène fauché dans sa jeunesse, autrefois,
et qui nimbe le nôtre.

À Louisfert, sur les traces d’Hélène et René-Guy Cadou,
vers 2011

Écriture le 22/10/24

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