Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Voussure du portail
Foussais
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

L’horizon et le monde

D’où j’écris, l’horizon laisse voir la lumière
à travers les collines et les rideaux de pluie
bientôt le printemps et la nature en amour
qui va reprendre le cycle des vies précaires et tenaces.

D’où j’écris, le paysage d’arbres et les courbes de la terre
dialoguent avec l’humanité depuis si longtemps,
chant toujours renouvelé depuis tant et tant
que les femmes et les hommes tissent de leurs vies
parfois maladroites, parfois modestes, parfois grandioses
tout ce qui fait la variance extrême du vivant,
accordé là, à ce pan de territoire.

Le vivant dans les terres perdues
écrit sa trace humaine à petits pas
comme on disait des petites gens autrefois,
à pas têtus, meurtris comme partout
par les violences dont on cherche les sources
ailleurs, plus loin que nous,
mais ici à pas mesurés,
comme si les arbres limitaient les malheurs
comme si la terre que le vivant brasse et change
donnait une sorte de boussole
un devenir fragile de l’humain
avec ce qui le constitue.

Ailleurs, partout,
la montée aux extrêmes de la parole
la montée des abominations
que la haine humaine nourrit
qui traverse le monde

Et l’on reste figé
devant la terreur envahissante
qu’on regarde encore de loin
comme si la terre d’ici allait nous protéger.

Ce qui se défait du monde
de l’intelligence et du génie, des œuvres improbables,
femmes et hommes soumis
aux imprécations
à la parole ivre d’elle-même.

Écriture le 25/02/25

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