Écrire, les pas s’en vont
parcourir un monde immobile
D’où qu’on regarde, l’évidence,
les ressources qu’on épuise
Sur le talus du chemin, des orchidées
comme en tribus venues au jour
parmi les herbes hautes, sauvagement,
La saison revenue des oiseaux
comme un bienfait sur le monde
Les mots dans la nuit
ils viennent sur moi
ils troublent toute l’ordonnance du monde
Soleil sur la terre du printemps
mais nous restons encore timides et figés par l’hiver
comme si nous ne savions rien du monde
comme si nous attendions toujours le mystère
On marche, il n’y a que le rythme en nous
des corps qui se tiennent
à quelques pas du cœur
à quelques pas d’eux-mêmes.
La conscience du temps sur le corps
et dans tout ce qu’on nomme soi-même.