C’est l’automne. Dans cette terre à l’écart
des villages de Saintonge,
C’est un cyclone qui passe sur une île et qui dévaste tout ce que les hommes ont bâti là, c’est une voiture qui fonce dans la foule et fait grandir la mort sur son passage
Une femme sourit,
et c’est l’évidence soudain, l’avenir offert du monde,
La douce ballade des instants dans la mémoire,
Comme tous les ans que la mémoire ne compte plus
nous avons récolté les raisins
Juste suivre la mélodie du monde
sa pente douce d’humanité
Est-ce l’usure de la mémoire
quand l’âge avance,
est-ce l’usure de soi ?
Sensation que le monde tourne à vide,
qu’il s’est épuisé de toute sa substance
Les mots tremblent
comme les mains qui les écrivent
C’est un enfant assis sur le seuil
qui rêve aux nuages qui passent
Ce sont les premiers jours de grand beau temps, trop tôt dans la saison. Mais l’air et l’espace sont limpides. On croit en marchant respirer comme une matière légère, une lumière presque palpable.
Dans les arcanes de l’hiver,
les bois des arbres, leurs silhouettes émiettées, graciles,
soumises aux vents des tempêtes,
l’hiver, les arbres sont parents du silence.
Tant d’effluves de mort sur les terres de ce monde