Le textile, c’est aussi le vêtement.
Après une pause, reprenons l’approche du textile dans l’œuvre de Michel Serres. En 1985, Les cinq sens1 explore les corps “ si vite changés en moins d’un demi-siècle ”.
En 1983, Michel Serres publie Rome, le livre des fondations, un parcours époustouflant de l’histoire de Rome
À compter des années 1970, Michel Serres délaisse progressivement ses Cahiers de formation, et commence de publier des livres, dont la série des Hermès, où notamment l’approche des systèmes se confronte à la problématique de l’ordre et du désordre.
La première mention liée au textile apparaît en 1962, dans les Cahiers de formation1 :
Michel Serres, qui nous a quittés en 2019, fut un grand penseur, auteur d’une œuvre immense (80 livres publiés environ) qui a fait rupture dans la philosophie et parfois polémique, en ce que son approche ébranlait les cénacles intellectuels et cherchait à s’adresser au plus grand nombre.
D’abord, il y avait eu ces costumes du temps lointain, sauvés de la destruction, collectionnés comme on dit, des décennies durant, par des regards experts et des mains qui les rangeaient dans des chambres profondes.
C’est un homme qui revit les pans de sa vie, des premiers émois amoureux au collège quand il découvre le théâtre, à l’employé de banque qu’il est devenu, sans le vouloir vraiment, et dont les gestes tout le jour longent l’absurdité.
C’est un livre1 cri d’alarme sur notre devenir, qui pourtant n’explore que les choix de gouvernance face à l’hypervitesse et au déferlement des technologies d’information.
C’est une longue histoire, longue comme le fil du destin, tous ces fils fragments de vies qu’on tente de rassembler en soi, l’un avec l’autre et entre nous.
Reprenons l’évocation du livre d’Olivier Roy, après une illustration de l’inflation des normes.
On a commencé, dans l’article précédent, de parcourir l’aplatissement du monde selon Olivier Roy. Avant d’y revenir, faisons un pas de côté en manière d’illustration de l’inflation des normes et de l’effacement de l’implicite.
Olivier Roy est un intellectuel qui a beaucoup travaillé sur l’Islam, le religieux, dans leurs relations au présent de nos sociétés. En octobre 2022, il a publié “ L’aplatissement du monde ”, un monde passé en quelque sorte à l’extrême réduction d’un laminoir, dont le sous-titre éclaire un peu plus le propos : “ La crise de la culture et l’empire des normes ”.
Comment se construisent les visions du monde au sein des cultures, souvent tellement ancrées qu’elles n’autorisent parfois aucune discussion pendant des siècles ?