Détail d'un khatchkar
Gochavank (Arménie)
Hinggi kombu, l'arbre à crânes, ikat chaîne
Kaliuda, Sumba, Indonésie
Panneau de soie, ikat chaîne
Boukhara, Ouzbékistan
Il n'y a jamais...
Poème (Rémy Prin)
Pua kumbu, ikat chaîne
Iban, Sarawak, Malaisie
Coiffe de deuil
Mazières sur Béronne
Détail d'un sarong, ikat chaîne
Sikka, Flores, Indonésie
Tissu de flammé, ikat trame
Charentes, France
Bestiaire au portail sud
Aulnay
Voussure du portail
Foussais
Motif à l'araignée, ikat trame
Okinawa, Japon
Nous tentons...
Poème (Rémy Prin)
Détail d'une robe, ikat chaîne
Urgut, Ouzbékistan
Fresques de l'abside
Kobayr (Arménie)
Carré du marais
St-Hilaire la Palud
Saintongeoise
Détail de la coiffe
Les églises du monastère
Noravank d'Amaghou (Arménie)
Visage
San Juan de la Pena (Aragon, Espagne)

Ce qui a duré
dans la mémoire des hommes,
ce qui fait culture,
paysages de la terre
ou pays de l'esprit,
ce qui peuple le voyage,
les vies, la plénitude,
le patrimoine, ce n'est rien
que ce lien fragile
de ce que nous sommes
à ce que nous devenons.

Son visage

Son visage est penché vers les mots
vers ce qu'elle cherche en eux

sans trop savoir
ce qui vient d'elle, ou des mots.

Elle parle, elle cherche la musique
celle plus au fond que la phrase
celle peut-être de son enfance tout auprès d'elle encore
elle cherche ce qui fait dans les mots
le mystère merveilleux d'être ensemble.

Et parfois c'est comme le vent sur la mer
qui prendrait son corps et sa voix
et sa voix dirait dans les mots des transparences
et ce serait comme un amour intime, l'évidence
d'un au-delà du corps, de la voix, de la musique
cela qu'on ne sait pas toucher, ni voir
qui est comme le vent sur la mer
cette rumeur entre les regards
à peine hors des lèvres, hors de nous,
qui passe entre les voix, entre les mots comme sur la mer le vent.

Son visage est penché sans trop savoir et parfois
les mots s'arrêtent
comme si l'instant de la peur prend en elle toute place,
sa voix alors, éperdue, suppliante
qui veut recoudre le bonheur brisé des paroles,
retrouver encore toute l'incandescence,
ces mots qui ne disent rien
qu'en filigrane un chant qu'on ne sait pas situer
qui s'échappe, dans le corps, dans le cœur,
dans le vide de soi.

Il la regarde
avec la distance de ces longues années entre eux
elle dit ses mots qu'il a forgés
entre silence et solitude
et là voilà penchée sur eux
dans l'extrême lumière de la jeunesse
il écoute
le corps tendu vers ce qu'elle cherche aussi
derrière les mots, derrière les visages
ce qui reste entre nous
comme un bonheur épars et le vent sur la mer.

 

Écriture juillet 2009

Marie est alors une jeune femme qui découvre le théâtre et la diction de poésie.

prete
Les mots à la muse, infinis, et le temps qui les lis quand elle les lit.

Humble commentaire de lecture. Amicalement à vous deux. Nadia

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