Nous sommes là depuis quelques jours, quelques semaines peut-être. Nous rangeons, nous nettoyons.
Les livres qu’on lit se répondent, lancent parfois les uns vers les autres des passerelles. Heureuse coïncidence des lectures.
Il penchait depuis longtemps au côté nord de la maison.
On a rempli cette vie
sans le savoir vraiment, avec notre regard
qu’on partage parfois devant la terre des hommes.
Cela fait des années déjà que les cigales accompagnent nos étés, donnant à la Saintonge un air de Sud, chant des cigales entêtant, rythme sans fin des journées chaudes qui se tarit le soir au profit du tintement léger des grillons.
Le mot voyage, nous disent les linguistes, apparaît en notre langue vers 1080. Il provient de viaticum, “ ce qui sert à faire la route ”.
Combien de paysages m’ont marqué par leur immensité ?
Les amis de Québec nous avaient dit “ Nous irons en Charlevoix, c’est une région si belle... ” Suffit-il de la beauté pour se souvenir ?
Dans cette ville tout est lisse, sédimenté en images puissantes, depuis qu'au XVe siècle on a "fait de la ville un palais".
Dans la cour du cloître, des carrés de pelouse bordés de fleurs roses. Au centre, un arbre haut qui dépasse les murs à l’enduit presque rose aussi des bâtiments.
Dans la Galerie des Offices, c'est le cœur de la foule, le fourmillement des grands musées du monde.
C'est le matin, et comme si souvent en Toscane, la ville est calme, nous allons d'un site à l'autre dans la profusion des édifices, et des images en eux.
Nous étions arrivés ici d'une traite depuis la Saintonge, dans l'épuisement de la route de fin d'été.