Cette sensation d’abord peut-être d’une présence qui nimbe les jours, celle des visages bien sûr, mais aussi des lieux, des paysages d’humanité. Et que cette présence se nourrit d’une mémoire grande, celle des lointains de l’espace et du temps, celle des traces précaires, les œuvres, les images…
C’est un livre1 cri d’alarme sur notre devenir, qui pourtant n’explore que les choix de gouvernance face à l’hypervitesse et au déferlement des technologies d’information.
La Géorgie a gardé une profusion d’églises, dont beaucoup sont ornées de fresques. C’est un merveilleux observatoire de la permanence et des évolutions de l’image byzantine, en plus d’une immersion dans un territoire magnifique.
On a continué de remonter la route militaire, qui se faufile dans les immenses trouées vertes de ces montagnes qui pourtant n’écrasent pas le paysage, comme si la grandeur magnifique ne sombrait jamais dans le vertige ou l’arrogance.
C’est la route du Nord, qui monte vers la Russie, la voie des invasions depuis toujours, la grande route militaire dit-on aujourd’hui.
“ On prend la route de la steppe ”, dit Lela notre guide, avec son air un peu triste et ses grands sursauts de lumière. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la capitale, les villages et leurs habitations semblent se décomposer.
C’est une longue histoire, longue comme le fil du destin, tous ces fils fragments de vies qu’on tente de rassembler en soi, l’un avec l’autre et entre nous.
Écrire, les pas s’en vont
parcourir un monde immobile
La donation objet de cet article et du précédent est formalisée chez le notaire Cristin, le 18 mars 1812. Jean Sirat, cultivateur à Lépinoux, fait cette donation à ses deux enfants Joseph, marié à Marianne Babin, et Marie, marié à Jean Bonnarme. Voici le second lot.
La donation objet de cet article et du suivant est formalisée chez le notaire Cristin, le 18 mars 1812. Jean Sirat, cultivateur à Lépinoux, fait cette donation à ses deux enfants Joseph, marié à Marianne Babin, et Marie, mariée à Jean Bonnarme.
Il s’agit du contrat de mariage entre Joseph Sirat et Marianne Babin, en date du 12 février 1805.
Ce qu’on récolte de l’enfance,
ces instants qui protègent toute une vie,
D’où qu’on regarde, l’évidence,
les ressources qu’on épuise
Sur le talus du chemin, des orchidées
comme en tribus venues au jour
parmi les herbes hautes, sauvagement,
La saison revenue des oiseaux
comme un bienfait sur le monde
Reprenons l’évocation du livre d’Olivier Roy, après une illustration de l’inflation des normes.
On a commencé, dans l’article précédent, de parcourir l’aplatissement du monde selon Olivier Roy. Avant d’y revenir, faisons un pas de côté en manière d’illustration de l’inflation des normes et de l’effacement de l’implicite.
Olivier Roy est un intellectuel qui a beaucoup travaillé sur l’Islam, le religieux, dans leurs relations au présent de nos sociétés. En octobre 2022, il a publié “ L’aplatissement du monde ”, un monde passé en quelque sorte à l’extrême réduction d’un laminoir, dont le sous-titre éclaire un peu plus le propos : “ La crise de la culture et l’empire des normes ”.
Comment se construisent les visions du monde au sein des cultures, souvent tellement ancrées qu’elles n’autorisent parfois aucune discussion pendant des siècles ?
Les étoiles dans la mémoire
qu’on risque de perdre à jamais,
Les mots dans la nuit
ils viennent sur moi
ils troublent toute l’ordonnance du monde
Fin de l’hiver,
la lune passe à travers les nuages
elle fait une douceur sur la terre bretonne
C’est un pansement, une petite bande aux bords arrondis, avec une légère enflure au centre, là où la gaze absorbe le sang de la plaie. Ce n’est pas un pansement mais son image. Ou plutôt l’image de deux pansements croisés, croisés à l’endroit crucial, là où le sang coule de la plaie.
Soleil sur la terre du printemps
mais nous restons encore timides et figés par l’hiver
comme si nous ne savions rien du monde
comme si nous attendions toujours le mystère
De tous ceux qui passent
qu’on voit à peine
Sage comme une image
on voit une petite fille d’autrefois
en robe à carreaux, qui sourit
au monde qui l’attend.
Quelque part en Siounie, dans ce sud arménien, nous avions éprouvé cette étrange sensation d’être en rapport intime avec la terre, et ses espaces et ses plissements de montagnes immenses qui toujours ouvraient le regard vers l’ailleurs, dans les ambiances bleutées du ciel doux. En peu d’endroits, j’ai senti à ce point l’espace nous accompagner, comme à un apogée d’intimité et de grandeur.
C’est à quelques kilomètres de Paksé, la ville du Sud, au Laos. Le Mékong est déjà large de plus d’un kilomètre. Sur ses rives, presque face à face, deux villages où les femmes consacrent l’essentiel de leur temps au textile.
De Luang Prabang, nous partons en début d’après-midi vers le Nord, à cent cinquante kilomètres, vers les villages à l’écart de la foule.
D’un côté, le Mékong, déjà empreint d’ampleur et de calme, l’image de légende, de l’autre la rivière Nam Kham et, entre les deux, jusqu’à leur confluent, un bout de terre : c’est là que s’est construite la ville.