Moro dzor
Chemin dans le village
Kobayr
Visage du Christ de l'abside
Sevan
L'église des Saints Apôtres et le lac
Makaravank
Église principale • Motif polylobé
Aghitou
Une pierre tombale
Tegher
Croix sur les pierres de la façade
Geghard
Des femmes vendant leurs gâteaux
Gochavank
Le monastère vu du bas de la colline
Gochavank
Tympan • Chapelle de l'Illuminateur
Areni
Pierre tombale près de l'église
Haghbat
Église St-Signe • Les donateurs, Sembat le roi et son frère Gourguen
Tatev
Motif sur le tambour de la coupole
Yovhannavank
Église St-Jean-Baptiste • Le tympan, parabole des vierges
Noradouz
Le troupeau qui rentre au village
Bjni
L'église Saint-Serge
Edjmiadzin
Église Shoghakat • Détail de la façade ouest
Ketcharis
Le bac à bougies
Noradouz
Détail d'un khatchkar
Ererouk
Restes de la façade
Erevan
Manuscrit au Matenadaran

Terre perdue
dans l'entre monde
peuple dispersé
comme jamais témoin
de notre devenir.


Terre précaire
depuis toujours
entre la résistance
et l'universel.

On rentre vers Vayk dans le soleil couchant. Longue montée vers le col de Vorotan dans l'ombre lente qui vient. Les reliefs prennent une ampleur inconnue. Fascination de la lumière qui s'en va sur ces étendues, tandis que le soleil continue d'illuminer les crêtes.

Et dans la présence de l'ombre, on devine bientôt des silhouettes, vaches, moutons, par centaines qui rentrent des pâtures. Ils font de grands frémissements dans les vallons de la terre, des cavaliers les entourent, les mènent à leurs abris. J'observe ces danses magnifiques, ourlées de ce restant du jour à peine - les hommes, les bêtes et la terre même qui s'en iraient ensemble échapper à la mort. Me revient en mémoire, obsédante, la mélodie du doudouk, lorsqu'au bout de son souffle le joueur trouve encore l'énergie d'un phrasé, d'une arabesque avant le seul silence.

Dans la nuit qui nous reste, nous croisons les camions qui roulent vite vers l'Iran. Les mouvements s'apaisent bientôt. Certains sont arrêtés, à des hôtels de bord de route, comme ces deux imposantes remorques blanches marquées "Tachkent, Ouzbékistan".

À l'hôtel de Vayk, il est vingt-deux heures. Arsen est heureux de nous revoir, mais deux Japonais ont pris place déjà dans les meilleures chambres. Les pièces où nous allons passer la nuit n'ont qu'un rapport lointain avec elles. Pas d'eau, toilettes engorgées, repas vite avalé. On cherche à s'endormir, dans le fourreau précaire des sacs de couchage.